Par Lisa Crinon
Photos: Thomas Aurin
Traduction : Alain Le Treut
Herbert Frisch met en scène la pièce de Dieter Roths "Murmel Murmel" avec des milliers de couleurs, d'images, de mouvements – et un seul mot.
Si on en croit les proverbes "un bref exposé vaut mieux qu'un long discours“. Dieter Roth l'a très bien compris en écrivant un livre avec un seul mot : Murmel – sur 176 pages [prononcé "mourmeul" en français, ce mot est polysémique : il peut être traduit la "bille", il se rapporte également aux verbes "murmurer", "gazouiller", "marmonner" ou "bruire", n.d.t] . Ce n'est qu'après la mort de Roth qu'Herbert Frisch s'est lancé dans une mise en scène de cette pièce de théâtre.
On écoute uniquement ce mot, sans interruption : Murmel. Murmel Murmel. Murmel Murmel Murmel. Comme une absurde lamentation. Et le mot résonne à chaque d'une façon différente, en prenant un nouveau sens, tout en négligeant sa signification initiale. Dans ce spectacle aux mille et un différents "Murmel", il y a incontestablement une performance d'acteur. À partir d'un certain temps, le spectateur n'écoute plus rien. Il n'entend plus que des sons et de la musique.